MOHAMED BELKZIZ,

UNE VIE AU SERVICE DE LA MODERNISATION DE LANGUE ARABE

Vie privée
A l’âge de huit ans, j’avais déjà appris le Saint Coran par cœur, sous la direction de mon père, qui était maître d’une école primaire. Quand on reçoit une culture islamique traditionnelle, on commence par apprendre le Saint Coran et, en même temps, on est tenu d’ acquérir  une connaissance primaire élémentaire sur la  la langue arabe.

1939
Je suis élève du collège Mohamed V qui englobe aussi bien le cycle primaire que le cycle secondaire. Dans ce collège, j’ai reçu un enseignement primaire de haute qualité avec une maîtresse de haute valeur, madame Denmate qui m’a donné au bout du cycle primaire, un enseignement, une discipline et une culture aussi appréciable que l’on puisse obtenir au bout du premier cycle secondaire. J’ai passé deux années secondaires dans ce collège. Finalement, je me suis sauvé de ce collège, parce-que je craignais que je fusse enrôlé dans l’armée française, à une époque où la France était en pleine deuxième guerre mondiale. Cette crainte était justifiée par les exercices sportifs intenses auxquels nous soumettait le professeur de l’éducation physique monsieur Berrod dont le nom me rappelait le terme arabe (بارود )  qui veut dire projectile explosif.  

Après avoir fui ce collège, je me suis  inscrit  à l’Université Ben Youssef, qui, elle aussi, englobait le secondaire et le supérieur. En même temps que je suivais les cours de cette université, je suivais des cours par correspondance, avec l’Institut des Hautes Etudes Marocaines donnés par l’éminent professeur en Histoire, Monsieur Terrasse avec lequel j’ai étudié l’histoire de l’Afrique et la géographie de l’Asie Mineure. C’est le professeur Di Giacomo qui me donnait des cours de version. Un autre professeur, dont j’ai oublié le nom, me donnait des cours de thème.

Juin 1949
Je suis titulaire du diplôme d’Arabe Classique, et la même année, d’une licence des Etudes Islamiques à l’Université Ben Youssef. 

Vie professionnelle
Professeur de traduction au collège même où j’ai appris les premières notions de la langue française, sous la direction d’un proviseur que Dieu aie son âme, un éminent historien, Monsieur ,Gaston Deverdun, qui m’estimait éminemment  et avec lequel je sympathisait beaucoup. J’ai travaillé avec lui sur son livre, “Marrakech, de 1913 à nos jours”. A ce collège, était rattaché une section d’Ecole Normale pour les Instituteurs, dont la direction était attribuée au Professeur Ghiati, que Dieu aie son âme, devenu mon ami intime et inséparable, après avoir été mon maître au cours élémentaire du cycle primaire. Dans une section arabe de cette école je devins Professeur de la langue Arabe. Par la suite, Monsieur Ghiati a quitté l’Ecole Normale pour devenir sous-directeur de l’enseignement primaire au ministère de l’Education nationale, avant de revenir à Marrakech pour occuper le poste de délégué du Ministre de l’éducation nationale à Marrakech. Une fois de plus, je me retrouvais avec lui en tant que  son second.

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Autres postes qui m’ont été confiés  lors de ma vie professionnelle 

Après l’indépendance, et après  que monsieur Ghyati eut quitté son poste de directeur de l’ école normale, j’ai pu accéder  à des postes plus élevés. Après avoir obtenu le titre d’inspecteur primaire sur concours, je me vois attribuer successivement les fonctions  suivantes : ouvrir et diriger l’Ecole Normale de Marrakech ; Chargé par le Directeur de l’Enseignement de créer et de diriger à Agadir, une inspection de l’Enseignement primaire, section arabe, indépendante de la section primaire en Français , parce que le Directeur l’Enseignement qui m’a chargé de cette mission ,  Monsieur Counillon m’estimait beaucoup et voulait que je pusse travailler librement et indépendamment de l’ inspection primaire section française, dirigée alors par Monsieur Fouloneau,.Je me rappelle encore ses propres propos terme quand il me remit  sa décision de cette désignation « Ne vousl aissez pas marcher sur les pieds « Par la suite, je fus nommé  directeur de l’Inspection primaire à Casablanca où je  me trouvais encore une fois de plus avec monsieur Foulonneau,  devenu mon ami. Par la suite je devins  inspecteur  Régional et  directeur de l’Inspection primaire à Ouarzazate,puis   Directeur régional de l’Inspection primaire à Marrakech. Dans ce poste, je me trouvais incommodé par quelques conditions de travail que je ne veux pas décrire et qui  m’ avaient fait préférer quitter ce poste pour m’occuper de l’Inspection des professeurs de l’Enseignement arabe dans toutes les régions du sud du Maroc parce-que  à cette date, 1963, je fus le seul Inspecteur qualifié pour le faire. Je suis resté figé dans cette situation pendant près de vingt ans sans avoir subi de promotion jusqu’à ma mise en retraite. Pire encore, je fus dégradé de mon rang d’Inspecteur Régional au rang d’Inspecteur primaire pour la seule raison que l’Administration marocaine a voulu réorganiser les cadres de l’Enseignement. Ce que je savais alors c’est que ,par principe l’ administration chérifienne d’ alors ne permettait ps qu’ un fonctionnaire  qui  ne commet pas de faute administrative soit dégradé de son poste. ce principe a été violée à mon encontre  par la administration même qui l’ a institué . Je subis   paciemment  cette vexation   préférant m’occuper de ma  promotion culturelle plutôt que d’une chicanerie avec le Ministère  de l’éducation nationale et de la recherche scientifique devant diverses juridictions d’une époque révolue parce-que non contrôlées alors par l’ autorité royale. Cette injustice a été partiellement  compensée par l’obtention du prix des études arabo-islamique, qui m’a été attribuée en 2008 par notre auguste roi du grand Maroc,  respecté du monde oriental et occidental.

Vie culturelle

Avec l’indépendance, je me suis intéressé à améliorer ma culture, je me suis inscrit à la Faculté de Droit, section française, où j’ai pu obtenir de bonnes connaissances, avec le Doyen Monsieur Vaux, qui me donnait des cours en macro-économie et avec Madame Vaux, avec laquelle je suivais des cours de philosophie criminologique. Etant un haut fonctionnaire à l’époque, je ne pouvais assister aux cours de pratique, ce qui fait que ces études n’ont pas été sanctionnées par un diplôme. Je me suis inscrit alors, à l’Université des Lettres en quatrième année pour obtenir un quatrième certificat sur la philosophie générale et Méthodologie avec un professeur syrien, le Professeur Hikmat Hachim, qui me donnait les cours de philosophie générale et avec un éminent professeur égyptien, le Professeur Najib Baladi, qui pouvait donner ses conférences en trois langues, arabe, français et anglais. C’est avec cet éminent professeur que j’ai pu étudier profondément la méthode expérimentale de Claude Bernard et après l’obtention du quatrième certificat en philosophie, j’étudiais avec ce même professeur, la philosophie de Hégel et compulsé le livre de ce philosophe sur l’Etre, dont l’expression ne peut être comprise,  à mon avis,  que par son auteur. La philosophie de Héguel,  qui expose profusément la dialectique de l’esprit de l’Etre m’ a énormément intéressée  Je l’ai trouvée digne d’une réflexion très approfondie et d’une étude en profondeur.

Stage de formation

  • Stage au Centre International Pédagogique de l’Université Française de Sèvres durant l’été 1959 
  • Stage d’une semaine à la Sorbonne en mars 1962 sur le thème de la Civilisation Française.
  • Stage Pédagogique et Administratif pour les Maîtres et les enseignants à l’Université de Beyrouth durant l’été 1962 .
  • Stage sur le thème “Les lignes pratiques pour la planification de l’Education” au Centre Régional pour la formation des Hauts Fonctionnaires à Rabat en 1964

Mes appréciations sur moi-même

Je ne suis pas Docteur en médecine, je ne suis pas architecte, je ne suis pas un homme de sciences, j’ai commencé ma carrière comme professeur de traduction et j’ai toujours essayé d’être à la hauteur de ma mission. Vers les années 1970, j’ai commencé à voir quelques ressemblances des termes arabes avec les termes français qui sont plutôt d’origine latine. Durant deux décades, j’ai fini par reconstituer la méthode lexicale précellente arabe comme elle a été conçue par ses précurseurs les procéristes arabes (le mot « procériste » est un terme créé par moi-même du latin, ‘proceres’ qui veut dire ‘haute société’). Cette méthode étant devenue très précise dans mon esprit, j’ai commencé à entamer ma production culturelle ci-dessous. Cependant je dois dire qu’après avoir terminé un livre quelconque, ma nature me pousse toujours à aller vers l’avant et je ne regarde jamais en arrière. Ce qui fait qu’il m’arrive souvent de ne plus me souvenir du contenu de ma production culturelle.